Page:Silvestre - Poésies 1866-1872, 1880.djvu/216

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

II

 
RAYONNEMENT discret de la lampe baissée,
Douce plainte du lin par l’aiguille mordu,
Chant léger qu’étouffait sur sa lèvre pressée
Le baiser toujours pris et toujours défendu !

Vieux livre interrompu de lentes causeries,
Silence qu’emplissaient de longs enchantements,
Parfum toujours en fleur des roses défleuries,
Calme des soirs passés près des tisons fumants !

Oh ! je baise en pleurant l’aile dont tu m’effleures,
Souvenir éternel, regret inconsolé,
Amour qui fus ma vie et qui t’es envolé,
— Charme de tous les lieux et de toutes les heures !