Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/218

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de garder leurs appointements, se résignèrent. Les Têtes-noires furent saisies de crainte.

Le quatrième mois, Eul-che revint à Hien-yang et dit :

— L’empereur mon prédécesseur trouvait petit le palais de Hien-yang et c’est pourquoi il fit les plans du palais Ngo-pang, pour y établir sa demeure ; mais avant que cette construction fût terminée, il arriva que l’empereur mourut ; on la fit abandonner aux ouvriers afin de remettre la terre[1] sur la montagne Li. Les travaux de la montagne Li sont complètement terminés ; si maintenant je permets que le palais Ngo-pang ne soit pas achevé, ce sera une façon de montrer que l’empereur mon prédécesseur s’était trompé dans ce qu’il avait entrepris.

Il se remit à la construction du palais Ngo-pang, (afin d’)en imposer au dehors aux barbares des quatre points cardinaux[2], et de se conformer aux plans de Che-hoang. (Eul-che) appela tous ses arbalétriers au nombre de cinquante mille hommes et les fit tenir garnison à Hien-yang ; il ordonna qu’on enseignât le tir à l’arc ; les chiens, les chevaux[3], les oiseaux et les quadrupèdes qu’il fallait nourrir étaient fort nombreux ; il n’y avait de rien en suffisance ; (l’empereur) rendit l’ordre d’imposer aux commanderies et aux préfectures des transports de pois,

  1. Tchang Cheou-tsie dit : « On enlève de la terre pour faire la sépulture ; puis quand (la cérémonie est achevée, on remet la terre ; c’est pourquoi on dit « remettre la terre ». — Ainsi cette expression signifie enterrement.
  2. L’expression [] se retrouve dans Mencius (I, a, chap. VII, § 16).
  3. La réimpression de l’édition de K’ien-long faite à Shanghai en 1888 écrit [] au lieu de [] ; mais c’est une simple faute typographique qui ne se retrouve dans aucune des autres éditions de Se-ma Ts’ien.