Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/233

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filles, en prit les joyaux, les objets précieux et les richesses. Les seigneurs en firent un partage général entre eux. Après que Ts’in eut été anéanti, on divisa son territoire respectivement entre trois rois appelés le roi de Yang, le roi de Sai et le roi de Ti ; on les surnomma les trois Ts’in[1]. Hiang Yu fut roi hégémon du Tch’ou occidental ; de son autorité souveraine, il divisa l’empire et nomma rois les seigneurs. Ts’in fut entièrement détruit. Cinq ans après, l’empire fut conquis par les Han.

Le duc grand astrologue dit : « L’ancêtre des Ts’in, Po-i, eut une gloire éclatante au temps de T’ang et de Yu[2] ; il reçut un territoire et fut gratifié d’un nom de famille. Puis, au temps des Yu et des Hia, ses descendants s’amoindrirent et se dispersèrent. Ensuite, au moment où les Tcheou s’affaiblirent, les Ts’in devinrent puissants ; ils eurent leur résidence dans la marche d’Occident. A partir du duc Mou, ils rongèrent, comme le fait un ver, les seigneurs. En définitive, ils produisirent Che-hoang. Che-hoang estimait que sa gloire dépassait celle des cinq empereurs et que son territoire était plus étendu que celui des trois dynasties ; aussi rougissait-il de leur être comparé. Très excellemment, maître Kia (I)[3] a discuté cette question de la manière suivante :

  1. Cf. Mémoires historiques, chap. VII.
  2. C’est-à-dire de Yao et de Choun. Sur Po-i, cf. note 05.104. et p. 3.
  3. Se-ma Ts’ien a raconté la biographie de Kia I (198-165 av. J.-C.) dans le chapitre LXXXIV des Mémoires historiques. — Je rectifierai ici une note en partie inexacte de mon Introduction (note 252) : les « Considérations montrant les fautes de Ts’in » sont reproduites à la fin de ce chapitre des Mémoires historiques avec un certain désordre ; elles se composent, dans le texte original (cf. le Han Wei ts’ong chou) de trois parties : dans la première, il est parlé de Ts’in Che-hoang-ti ; dans la seconde, d’Eul-che-hoang-ti, et dans la troisième, de Tse-yng. Or, ici, la troisième partie est placée avant la première, et celle-ci avant la seconde. En outre, la première partie est reproduire à la fin du chapitre XLVIII des Mémoires historiques, comme une addition de Tch’ou Chao-suen. Le critique Wang Ming-cheng a supposé (et sa conjecture est très vraisemblable) que Se-ma Ts’ien avait inséré lui-même la première partie des Considérations à la fin du chapitre XLVIII ; d’autre part, à la fin du chapitre VI, il avait placé la seconde et la troisième partie de l’opuscule de Kia I dans leur ordre naturel. A une époque inconnue, la troisième partie se trouva mise par erreur avant la seconde à la fin du chapitre VI et un interpolateur maladroit ajouta la première partie entre la troisième et la seconde. Enfin un autre interpolateur, constatant que la première partie se trouvait déjà dans le chapitre VI, attribua à Tch’ou Chao-suen l’insertion de cette même première partie à la fin du chapitre XLVIII.