Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/235

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rencontrèrent même pas l’obstacle des haies. Alors le pays à l’est des montagnes fut plongé dans une grande confusion ; les seigneurs se soulevèrent simultanément ; les hommes énergiques se conférèrent les uns aux autres l’autorité. Ts’in envoya Tchang Han à la tête de ses troupes pour qu’il rétablit l’ordre dans l’est ; Tchang Han, quoiqu’il eût trois armées entières, voulut profiter de l’occasion pour faire un marché avec l’étranger et complota ainsi contre son souverain[1] ; par là, on peut voir que tous les officiers (de Ts’in) ne lui étaient pas fidèles.

Tse-yng prit le pouvoir, mais ne fut point encore bien réveillé ; à supposer que Tse-yng eût eu les capacités d’un souverain ordinaire et si seulement il avait eu des aides de valeur moyenne, malgré l’état de trouble où se trouvait le pays à l’est des montagnes, le territoire de Ts’in aurait pu être conservé dans son intégrité et les sacrifices du temple ancestral n’auraient point encore dû s’interrompre. Le territoire de Ts’in était protégé par des montagnes et bordé par le Ho ; c’est ce qui faisait sa force ; c’était un royaume qui avait des barrières sur ses quatre côtés. Depuis le duc Mou jusqu’au roi de Ts’in, il y eut plus de vingt princes ; s’ils furent toujours prédominants entre les seigneurs, est-ce parce qu’ils avaient une sagesse héréditaire ? (Non, mais) ce fut le fait de leur situation.

D’autre part, l’empire s’était mis d’accord et avait coalisé ses forces pour attaquer Ts’in ; en ce temps, les

  1. Se-ma Tcheng prend la défense de Tchang Han : ce général ne s’est pas vendu pour obtenir des avantages personnels, mais, d’une part, il craignait avec raison d’être mis à mort à l’instigation de Tchao Kao et d’autre part il voyait que son collègue Wang Li venait d’être fait prisonnier par l’armée de Tch’ou.