Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/243

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abandonnée, l’empire et les seigneurs se trouvèrent réduits à l’extrémité. Alors la ligue du nord au sud se dispersa et la confédération se rompit ; à l’envi (les seigneurs) rognèrent des territoires pour les offrir à Ts’in. Ts’in avait des forces de reste et régla à sa guise le sort de ses adversaires défaits ; il poursuivit les fuyards, il pourchassa les vaincus ; il y eut un million de cadavres couchés à terre ; sur les flots de sang nageaient les boucliers. Il usa de ses avantages et profita de l’occasion favorable ; il dépeça l’empire ; il fit un partage des fleuves et des montagnes. Les royaumes puissants demandèrent à se soumettre ; les États faibles vinrent rendre hommage à la cour.

Nous arrivons aux rois Hiao-wen (250 av. J.-C.) et Tchoang-siang (249-247 av. J.-C.). Ils jouirent du trône pendant peu de jours et il n’y eut pas d’événements pour l’État. Puis vint le roi de Ts’in[1] qui continua l’héritage de gloire laissé par six générations[2]. Brandissant sa grande cravache, il gouverna le monde. Il absorba les deux Tcheou et détruisit les seigneurs. Il marcha jusqu’au faîte des honneurs et imposa sa loi dans les six directions de l’espace. Il mania le fouet et la verge pour fustiger l’empire. Son prestige fit trembler les quatre mers. Au sud, il s’empara du territoire des cent Yue dont il fit les commanderies de Koei-lin et de Siang ; les princes des cent Yue, la tête basse et la corde au cou, livrèrent leur destinée à des officiers subalternes. Puis (Ts’in) envoya Mong T’ien construire au nord la Grande Muraille et défendre la barrière : il repoussa

  1. Le futur Ts’in Che-hoang-ti.
  2. A savoir, le duc Hiao et les rois Hoei-wen, Ou, Tchao, Hiao-wen, Tchoang-siang.