Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/246

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profonds, pour les plans à longue portée, pour l’art de diriger les troupes et de se servir des armes, (Tch’en Ché et les siens) ne valaient pas les hommes éminents qu’il y avait eu naguère ; malgré tout cela, les succès et les revers furent intervertis ; la gloire et l’œuvre accomplie furent toutes contraires. Si l’on voulait essayer de mettre en parallèle les royaumes à l’est des montagnes et Tch’en Ché pour mesurer leur étendue et calculer leur grandeur respectives, pour comparer la puissance et peser les forces de l’un et des autres, ce serait une discussion qu’on ne terminerait pas en un an.

Ts’in, qui n’avait (d’abord) qu’un territoire fort restreint et qui n’avait qu’une puissance de mille chars[1], fit venir à lui les huit provinces et obtint l’hommage de ceux qui étaient du même rang que lui, et cela dura pendant plus de cent années. Dans la suite cependant, quand tout l’espace compris dans les directions de l’univers était sa demeure, quand Hiao et Hien étaient son palais, il suffit qu’un simple particulier soulevât des difficultés pour que les sept temples ancestraux[2] fussent ruinés et pour que (le souverain) lui-même pérît de la main des hommes, ce qui fut la risée de l’empire. Comment cela se produisit-il ? C’est parce que la bonté et la justice ne furent pas répandues (par Ts’in) et parce que les conditions pour conquérir et les conditions pour conserver sont différentes].

[[3] Ts’in s’empara de tout l’intérieur des mers et s’annexa les seigneurs ; il se tourna du côté du sud et se proclama empereur, chargé du soin de nourrir les quatre mers ; dans l’empire, tous les hommes de valeur le jugèrent

  1. C’est-à-dire : qui n’était qu’un seigneur. Cf. note 463.
  2. Cf. note 426.
  3. Kia I : Kouo Ts’in luen, 2e partie.