Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/104

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à qui les rois Ou, Tch’eng et K’ang[1] conférèrent des fiefs furent au nombre de plusieurs centaines ; cinquante-cinq[2] d’entre eux portaient le même nom de clan (que les Tcheou). Les territoires avec lesquels ils devaient soutenir et défendre la maison royale étaient au maximum de cent li, et au minimum de trente ; les puînés (princes de) Koan, de Ts’ai et de Kang, ainsi que (les princes) de Ts’ao et de Tcheng[3], dépassèrent parfois (ces dimensions) ou parfois restèrent au dessous. Après (les rois) Yeou (781-771 av. J.-C.) et Li (878 (?)-842 av. J.-C.), la maison royale eut ses forces brisées ; les hégémons et les royaumes puissants fleurirent. Les Fils du Ciel étaient sans autorité et ne pouvaient corriger (cet état de choses) ; ce n’est pas que leur vertu ne fût pas excellente, mais c’est que les circonstances les affaiblissaient.

Quand les Han prirent le pouvoir, ils distinguèrent deux rangs (de noblesse)[4]. Dans les dernières années de Kao-tsou, (il fut convenu que) ceux qui prendraient le titre de roi sans appartenir à la famille Lieou, et ceux qui prendraient le titre de seigneurs sans avoir rendu de glorieux services et sans avoir été nommés par l’empereur, que ceux-là l’empire tout entier s’unirait

  1. Les trois premiers rois de la dynastie Tcheou.
  2. Se-ma Tcheng cite un passage du Tso tchoan qui est en accord rigoureux avec ce texte de Se-ma Ts’ien : « Le roi Ou, ayant triomphé de (la dynastie) Chang, posséda l’empire avec éclat ; quinze royaumes avaient des princes qui étaient ses frères ; quarante royaumes avaient des princes dont le nom de clan était Ki. Le nom de clan Ki était celui de la dynastie Tcheou ; au total, il y avait donc bien, comme le dit Se-ma Ts’ien, cinquante-cinq princes qui se rattachaient à la famille souveraine des Tcheou.
  3. Cf. p. 37, n° VIII, et p. 34, n° V.
  4. Les rois et les marquis.