Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/223

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avec le bonnet en peau 4 ,1e vêtement de toile ; la guitare creuse aux cordes rouges 2 ; dans le grand bouillon, le breuvage sombre 3, voilà ce par quoi on l’empêchait de se livrer à des excès et par quoi on prévenait sa corruption. — Ainsi, la hiérarchie établie entre le prince et les sujets, dans les réceptions et les audiences à la cour, entre le noble et le vil, entre l’honoré et le méprisé, et pour aller jusqu’à ce qu’il y a de plus infime, les distinctions admises dans le peuple et la foule, dans les chars et les véhicules, dans les vêtements et les habillements, dans les bâtiments et les demeures, dans le boire et le manger, dans le mariage de la femme et dans celui


des nattes faites avec des joncs tressés. Cf. un passage analogue dans le Tso tchoan (2e année du duc Hoan) : xxxxxxxx « C’est ainsi que les chambres couvertes de chaume dans le temple ancestral, les nattes de jonc dans le char de cérémonie, le grand bouillon sans assaisonnement, la bouillie faite de grain mal purifié, manifestent son économie. »

1. le pien xxx ou bonnet conique des anciens Chinois est souvent mentionné dans le Chou king et le Che king ; le bonnet de peau était fait en peau de cerf.

2. Le mot xxx désigne ici une sorte de guitare dont le fond était percé d’un trou.

3. Le breuvage sombre xx xx ; l’édition de K’ien-long, pour éviter le nom personnel de l’empereur K’ang-hi, écrit xx xx) n’est autre chose que l’eau ; cette phrase signifie donc que le mets rituel appelé le grand bouillon n’était pas assaisonné ; cf. le texte du Tso tchoan cité plus haut (p. 205, n. 2). — Les rites voulaient que, au sein même du luxe dont l’empereur était entouré, certains détails très simples vinssent lui rappeler la modération ; ainsi, dans le char d’apparat, les nattes étaient en jonc ordinaire ; si le bonnet de peau était magnifique, il fallait porter en même temps un vêtement de toile commune ; la guitare aux cordes rouges était percée d’un trou qui rendait ses sons moins harmonieux.