Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/233

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disciples de (-tse)[1] tendent à faire que les hommes perdent les deux choses à la fois. Telle est la distinction entre les lettrés et les disciples de (-tse).] [(Les rites sont)[2] la chose capitale pour bien gouverner et bien distinguer ; ils sont le principe de la force et de la fermeté[3] ; ils sont la voie que suit une conduite qui impose le respect ; ils sont l’ensemble de toute gloire et de toute renommée. Quand un roi et ses principaux ministres se conforment aux rites, ils parviennent ainsi à réunir (entre leurs mains) tout l’empire et à s’asservir les seigneurs. S’ils ne se conforment pas aux rites, c’est ainsi qu’ils causent la perte de leurs dieux de la terre et des moissons.

Ainsi, des cuirasses solides et des armes aiguisées ne suffisent pas pour remporter la victoire ; des remparts élevés et des fossés profonds ne suffisent pas à assurer la solidité (d’un royaume) ; des ordonnances sévères et des châtiments multipliés ne suffisent pas à assurer le prestige (d’un prince). Si on se conforme à la conduite prescrite par les rites, on réussit ; si on ne s’y conforme pas, on se perd.

Les gens (du royaume) de Tch’ou se servaient de peau

  1. La théorie de l’amour universel de -tse est ici donnée pour une philosophie qui conseille à l’homme de se livrer à ses passions naturelles et qui le mène à sa ruine. Ce n’est pas lui rendre suffisamment justice. Voyez, sur cette théorie, Legge, Chinese Classics, vol. II, proleg., pp. 120-125.
  2. A partir d’ici, Se-ma Ts’ien cite un fragment du chapitre I ping de Siun-tse (chap. X, p. 13 r°). Dans Siun-tse, ce fragment commence par les mots [ab] qui sont supprimés par Se-ma Ts’ien, mais que je rétablis dans ma traduction, parce qu’ils sont indispensables à la clarté du sens.
  3. Siun-tse écrit « ils sont le principe de la puissance d’un royaume ».