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bénéfice[1] (obtenu par le sacrifice), on n’en absorbe point le contenu. Au sacrifice pour marquer la fin des lamentations[2], on ne goûte pas (des viandes qui sont sur) l’étal. (Le représentant du mort) est exhorté par trois fois à manger ; (mais, en dehors de ces trois fois), il ne mange pas[3].

On célèbre le rite du mariage avant que (le fiancé) ait été envoyé (par son père au-devant de sa fiancée) et avant qu’on se soit purifié[4]. On célèbre le rite du temple ancestral avant d’avoir fait entrer le représentant du mort. On célèbre le rite du moment où la mort vient de se produire, avant d’avoir fait la première toilette[5] (du défunt). C’est là une seule et même idée.

  1. Lorsque le sacrifice est terminé, on annonce que le bénéfice qu’on en attendait est obtenu. La coupe qu’on offre alors ne doit pas être bue, car il s’agit, non de se désaltérer, mais d’accomplir un rite.
  2. Ce sacrifice se célébrait lorsque l’âme du mort était entrée dans le repos et qu’on cessait de se lamenter sur son sort. Ce sacrifice était donc une cérémonie, non de tristesse, mais de joie ; c’est ce qu’on indiquait en s’abstenant de toucher aux viandes offertes sur l’étal.
  3. Le représentant du mort, lors du sacrifice qu’on lui offrait comme s’il eût été le mort, ne mangeait qu’à trois reprises, sur l’exhortation de trois des assistants. Il montrait ainsi qu’il n’était pas là pour manger, mais pour accomplir un rite. — A la suite de ces trois phrases, le texte de Siun-tse ajoute : « C’est là une seule et même idée. »
  4. Dans le chap. Hoen i du Li ki (cf. Legge, S. B. E., vol, XXVIII, p. 429), on lit : « Le père offrait la coupe spéciale à son fils et lui ordonnait d’aller à la rencontre de sa fiancée. Dans le texte de Se-ma Ts’ien, le mot est l’équivalent du mot que nous trouvons dans Siun-tse. Dans le chapitre K’iu li (cf. Legge, S B. E., vol. XXVII, p. 78), [css : Li ki, trad. Couvreur], on lit : « Le jour et le mois (du mariage) doivent être annoncés au prince et aux esprits (des ancêtres) avec purification et jeûne.
  5. Sur cette première toilette du mort, cf. De Groot, Religious system of China, vol. I, p. 4, n. 3, p. 36, n. 1, et Legge, Li ki, S. B. E., vol. XXVII, p. 152, § 11.