Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’ancêtre de T’ang fut Sie qui fut engendré sans avoir de père ; la mère de Sie se baignait avec ses sœurs dans la rivière Hiuen-k’ieou ; survint une hirondelle qui tenait dans son bec un œuf et le laissa tomber ; la mère de Sie le prit et l’avala donc ; l’ayant avalé par mégarde, elle enfanta Sie. Sie, dès sa naissance, fut un sage. Yao lui conféra le titre de directeur des multitudes et lui donna le nom de famille Tse [a]. Tse [a], c’est la même chose que tsei [b], et tse [b] signifie « multiplier et grandir ». Les auteurs des Vers louèrent cela et firent l’ode sacrificatoire[1] où il est dit :

« Les dieux de la terre des Yn furent très grands ; Le Ciel ordonna à l’oiseau de couleur sombre De descendre et de donner naissance à (l’ancêtre de la dynastie) Chang. Chang, c’est en réalité le surnom des Yn. L’ancêtre du roi Wen fut Heou-tsi. Heou-tsi fut aussi engendré sans avoir de père. La mère de Heou-tsi était Kiang-yuen ; étant sortie, elle vit les empreintes des pas d’un géant et marcha dans ses traces ; elle s’en aperçut dans son corps et c’est alors qu’elle enfanta Heou-tsi ; Kiang-yuen, considérant qu’il n’avait pas de père, le méprisa et l’abandonna ; mais, sur la route, les bœufs et les moutons l’évitèrent et ne le foulèrent pas aux pieds ; elle le plaça dans la montagne, mais les gens de la montagne le nourrirent ; enfin, elle le laissa dans un grand marais, mais les oiseaux l’abritèrent, lui firent une

  1. Cf. 3e ode sacrificatoire des Chang ; Legge, Chinese Classics, vol. IV, p. 636.