Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/266

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Ainsi ceux qui connaissent l’essence des rites et de la musique peuvent instituer (les rites et la musique) ; ceux qui connaissent l’ornement des rites et de la musique peuvent maintenir la conformité (aux rites et à la musique). Ceux qui instituent, on les appelle les saints[1] ; ceux qui maintiennent la conformité, on les appelle les intelligents[2]. On applique les termes d’intelligents et de saints à ceux qui maintiennent la conformité et à ceux qui instituent.

La musique, c’est l’harmonie (que produisent) le Ciel et la Terre ; les rites, c’est la hiérarchie (que produisent) le Ciel et la Terre. Par l’harmonie, les divers êtres viennent à l’existence ; par la hiérarchie, les êtres multiples se distinguent tous. La musique tire du Ciel son principe d’efficacité ; les rites prennent à la Terre leur principe de réglementation. Si l’on abuse de la réglementation, il y a trouble ; si l’on abuse de l’efficacité, il y a violence. C’est après avoir bien compris le Ciel et la Terre qu’on pourra bien pratiquer les rites et la musique.

Faire que les classes distinctes d’êtres ne se gênent pas les unes les autres, telle est l’essence de la musique ; la satisfaction et la joie, le contentement et l’amour, tels sont les effets de la musique. Faire que l’équilibre et la correction se maintiennent sans aucune déviation, telle est l’essence des rites ; la majesté et le respect, la vénération et l’obéissance, telle est la régularité produite par les rites.

  1. Tels furent les anciens empereurs Yao, Choen, Yu et T’ang.
  2. Tels furent Tse-feou et Tse-hia, disciples de Confucius.