Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/269

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Terre et les diverses espèces d’êtres) évoluent sans cesse ; par l’harmonie et l’unité ils se développent ; c’est ainsi que la musique se produisit. La naissance au printemps, la croissance en été (sont symbolisées par) la bonté ; la récolte en automne, la mise à l’abri en hiver (sont symbolisées par) la justice. La bonté est proche de la musique ; la justice est proche des rites[1].

La musique met en honneur l’harmonie ; elle étend l’influence spirituelle supérieure et se conforme au Ciel. Les rites font les distinctions nécessaires ; ils résident dans l’influence spirituelle inférieure et se conforment à la Terre[2]. C’est pourquoi l’homme saint fait une musique qui correspond au Ciel ; il institue des rites qui correspondent à la Terre. Quand les rites et la musique sont clairs et complets, le Ciel et la Terre exercent chacun leur fonction normale.

Le Ciel est noble ; la Terre est vile ; et (par analogie)

  1. Les rites séparent et distinguent suivant leurs rangs les divers êtres dont la hiérarchie naturelle s’étend entre les deux termes extrêmes qui sont le Ciel en haut et la Terre en bas ; la musique établit l’harmonie et l’unité dans le développement simultané des divers êtres. Le principe de la bonté est dans l’amour ; celui de la musique est dans l’harmonie ; aussi peut-on dire que la bonté est apparentée à la musique. Le principe de la justice est dans une délimitation précise ; la justice a donc quelque rapport avec les rites qui distinguent et classent les êtres.
  2. Le mot [a] désigne l’influence spirituelle qui se rattache au principe yang ; le Ciel est le yang par excellence ; comme la musique dérive du principe yang, on peut dire d’elle qu’elle allonge et élève cette influence spirituelle supérieure de manière à se conformer au Ciel. Le mot [b] désigne l’influence spirituelle qui se rattache au principe yn ; la Terre est le yn par excellence ; comme les rites dérivent du principe yn, on peut dire d’eux qu’ils descendent et s’établissent sur cette influence spirituelle inférieure, de manière à se conformer à la Terre.