Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/275

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

donne naissance, et les rites reviennent à ce qui est leur principe. La musique manifeste la vertu ; les rites paient de retour les sentiments d’autrui et reviennent à ce qui est leur principe[1].

Ce qu’on appelait le char d’apparat était le char donné par le Fils du Ciel ; l’étendard orné de dragons et découpé en neuf festons était l’étendard donné par le Fils du Ciel ; (la tortue dont la carapace avait sur les bords) une barbe verte et noire était la tortue précieuse donnée par le Fils du Ciel ; de nombreux bœufs et moutons accompagnaient ces dons qui étaient les présents accordés aux seigneurs[2].]

[La musique concerne ce qui dans les sentiments intérieurs est invariable ; les rites concernent ce qui dans l’ordre extérieur ne peut être modifié. La musique embrasse tout ce qui est harmonie ; les rites distinguent tout ce qui est différence ; la théorie des rites et de la musique domine donc tous les sentiments humains.

Aller jusqu’au fond (du cœur humain) et en connaître les changements, c’est l’essence de la musique ; manifester la sincérité et repousser ce qui est faux, c’est le

  1. La musique se donne comme un bienfait et ceux qui l’écoutent ne donnent rien en retour ; mais, tout en se livrant au dehors, elle n’est au fond que la manifestation de la vertu intérieure du cœur ; c’est cette vertu qui la fait naître et dont elle se réjouit. Le rite est une réciprocité, car celui qu’on aborde suivant les rites répond suivant les rites et paie de retour les sentiments d’autrui ; mais, tout en étant une réciprocité, les rites sont aussi un commencement ou un principe lorsqu’on les considère chez celui qui les exécute le premier dans le désir de s’attirer une réciprocité de respect de la part d’autrui.
  2. Ce paragraphe montre un exemple de la réciprocité des rites ; les seigneurs venant apporter en hommage les produits de leurs terres au Fils du Ciel, celui-ci leur donne des présents en retour. Parmi ces présents, la tortue était celle dont la carapace servait à la divination. Ce qui suit ce paragraphe est le commencement de la septième section du Yo ki.