Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/276

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principe constant des rites. Les rites et la musique manifestent la nature du Ciel et de la Terre ; ils pénètrent jusqu’aux vertus des intelligences surnaturelles[1] ; ils font descendre les esprits d’en haut et font sortir les esprits d’en bas ; ils réalisent la substance de tous les êtres menus et gros ; ils président aux devoirs des pères et des fils, du prince et des sujets.

C’est pourquoi, lorsque le grand homme[2] met en vigueur les rites et la musique, alors le Ciel et la Terre en réponse resplendiront ; le Ciel et la Terre se réjouiront dans l’harmonie ; le yn et le yang seront en accord mutuel ; l’influence réchauffante d’en haut couvrira tous les êtres et l’influence réchauffante d’en bas les nourrira ; puis les plantes et les arbres seront luxuriants ; les pousses et les bourgeons perceront ; les êtres qui ont des plumes et des ailes prendront leur essor ; ceux qui ont des cornes et des ramures naîtront ; les insectes apparaîtront au jour et revivront. Les femelles qui ont des plumes couveront ; les femelles qui ont des poils seront grosses et enfanteront. Les vivipares n’avorteront pas ; les ovipares ne verront pas leurs œufs brisés. Ainsi tout cela se ramène à la direction imprimée par la musique.

La musique suivant notre définition ne consiste pas dans les tuyaux hoang-tchong et ta-lu, dans les instruments à cordes et les chants, dans les boucliers et les

  1. Chên mîng tch?u t? ; cette expression désigne les énergies ou vertus conçues comme des entités au dedans desquelles se concentrent le Ciel et la Terre. A la phrase suivante, l’expression cháng hiá tch?u chên désigne les puissances surnaturelles par lesquelles se manifeste au dehors l’action du Ciel et de la Terre.
  2. Le grand homme n’est autre que le saint, l’homme qui réunit en lui la toute-puissance et la sagesse.