Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/297

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

restent immobiles comme des rocs, ils représentent ce qui concerne le roi Ou[1]. Quand ils agitent les bras et frappent du pied d’une façon martiale, ils représentent la hardiesse de T’ai-kong[2]. Dans la confusion de la bataille, quand (les danseurs) s’agenouillent tous, cela représente l’ordre rétabli par les ducs de Tcheou et de Chao[3].

« En outre, quand (la musique et la danse du roi) Ou commencent, cela représente la marche vers le nord[4] ; à la seconde reprise, c’est la destruction de (l’empire des) Chang ; la troisième reprise, c’est la marche vers le sud[5] ; à la quatrième reprise, on représente les royaumes du sud devenus pays-frontières[6] ; à la cinquième reprise, on

  1. Quand les danseurs restent immobiles après l’avertissement du tambour, ils représentent le roi Ou qui,avant d’attaquer Tcheou, attend avec fermeté l’arrivée des seigneurs.
  2. T’ai-kong n’est autre que T’ai Kong-wang ou Lu Chang ; cf. tome I, n. 04.152 et n. 04.199.
  3. Au moment de la bataille, le trouble faillit se mettre dans les rangs des troupes du roi Ou. Les ducs de Tcheou et de Chao eurent l’idée de commander à leurs hommes de mettre genou en terre et ainsi ils évitèrent la déroute. Suivant une autre interprétation, la phrase devrait être traduite : « A la fin de l’action militaire, quand tous mettent genou en terre, cela représente le bon gouvernement des ducs de Tcheou et de Chao ; cette musique symboliserait donc le calme rétabli par les ducs de Tcheou et de Chao après que la guerre eût été terminée. Quoi qu’il en soit, cette phrase et la précédente réfutent implicitement la troisième et la quatrième réponse de Pin-meou Kia (cf. note 252).
  4. Cela représente le roi Ou venant passer en revue ses troupes au gué de Mong, sur la rive nord du Hoang-ho. La gravure ci-dessous, empruntée à l’édition du Li ki intitulée K’in ting li ki i sou (chapitre LXXXI, p. 36 r°) représente les positions occupées par les danseurs sur la scène aux six moments successifs dont va parler Confucius.
  5. Le retour de l’armée victorieuse.
  6. Les barbares du Sud rendent hommage au roi Ou après sa victoire.