Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/40

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Or les Ts’in jetèrent la confusion avec leurs mœurs de (barbares) Jong et Ti ; ils mirent en honneur la cruauté et la méchanceté et rejetèrent au second plan la bonté et la justice ; quoique leur dignité ne fût que celle de « sujet-barrière[1] », ils ne laissèrent pas que de faire le sacrifice lu[2] lors de la cérémonie religieuse dans la banlieue. Les sages furent saisis de crainte.

Puis le duc Wen (765-716 av. J.-C.) franchit (la montagne) Long, repoussa les Jong et les Ti, adora le « joyau de Tch’en »[3], s’établit dans la région comprise entre (la montagne) K’i et Yong[4]. Ensuite le duc Mou (659-621 av. J.-C.) améliora le gouvernement ; du côté de l’est, il alla, en définitive, jusqu’au Fleuve[5] ; alors il marcha de pair avec (le duc) Hoan de Ts’i et (le duc) Wen de Tsin[6] et fut, comme eux, hégémon des seigneurs du royaume du Milieu.

Après cela, ceux qui étaient doublement sujets[7] exercèrent l’autorité ;

  1. Cf. tome II, n. 06.197.
  2. D’après l’explication que j’ai suivie, le mot [] serait l’équivalent du mot [], qui est le nom d’un sacrifice (cf. tome I, p. 145, ligne 14). — Suivant une autre interprétation, la phrase signifierait : « il disposa (tout ce qu’il fallait) dans le sacrifice de la banlieue ». Le sacrifice dans la banlieue, ou sacrifice kiao, s’adressait au Ciel et ne pouvait être accompli que par le Fils du Ciel ; le duc de T’sin, qui n’était qu’un seigneur, commettait donc une usurpation sur les prérogatives du souverain en faisant ce sacrifice. Cf. tome II, n. 05.496.
  3. Cf. tome II, n. 05.151.
  4. Cf tome I, n. 02.210, et tome II, n. 05.173.
  5. Cf. tome II, n. 05.213.
  6. Cf. tome I, n. 00.162.
  7. Sur l’expression p’ei tch’en, cf. Luen yu, XVI, 2 ; Legge, Chinese Classics, vol. I, p. 174.