Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/42

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court et le grand ; un essaim de titres arrogants se produisit[1] ; les conventions jurées ne furent plus dignes de foi ; même après qu’on avait donné des otages et des sceaux divisés, on ne pouvait encore être lié à ses engagements.

Au début, Ts’in était un petit royaume et se trouvait dans un lointain reculé ; la Chine le traitait sur le même pied que (les barbares) Jong et Ti. Mais, après le duc Hien (384-362 av. J.-C.), il eut toujours la prédominance parmi les seigneurs. Si on considère la vertu et la justice de Ts’in, on constate qu’elles ne valaient même pas la cruauté et la méchanceté de Lou et de Wei[2] ; si on évalue les forces militaires de Ts’in, on voit qu’elles ne valaient même pas la puissance des trois Tsin[3]. En définitive, cependant il conquit tout l’empire ; il n’y serait point parvenu s’il n’eût eu l’avantage de sa position difficile d’accès et bien défendue et s’il n’eût été favorisé par sa configuration ; il semble qu’il fut comme aidé par le Ciel[4].

Un auteur a dit : Le côté de l’est est celui où les êtres commencent et naissent ; le côté de l’ouest est celui où

  1. Plusieurs seigneurs s’arrogèrent alors le titre du roi, voire même celui d’empereur. Cf. tome I, p. 304, lignes 16-18 et tome II, p. 84, lignes 1-3.
  2. Ce qu’on appelait bonté et justice dans le pays de Ts’in était pire que ce qu’on qualifiait de cruauté et de méchanceté dans les États plus civilisés de Lou et de Wei.
  3. Han, Tchao et Wei, les trois petits royaumes formés des débris de l’État de Tsin.
  4. Cette traduction, qui est d’accord avec les Considérations montrant les fautes de Ts’in (cf. tome II, p. 220, lignes 19-26), me paraît préférable à celle que j’avais donnée de cette même phrase dans le tome I, Introduction, p. LXI, lignes 2-5.