Page:Sima qian chavannes memoires historiques v6.djvu/114

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royal pour y diriger le harem et empêcher (les autres femmes) d’approcher le roi; elle espérait ainsi l’obliger à aimer (son épouse), la fille de la famille Ki. Le résultat fut que le roi eut alors des rapports incestueux avec une princesse qui était sa soeur aînée.

Il y avait à Ts’i un eunuque nommé Siu Kia 52-72, qui avait été introduit à la Cour impériale pour servir l’impératrice douairière des Han 52-73. Cette dernière avait une fille qu’elle aimait fort, la princesse Sieou-tch’eng 52-74. Comme celle-ci n’appartenait pas au clan des Lieou, l’impératrice douairière s’apitoyait sur son sort. La princesse Sieou-tch’eng avait une fille appelée Ngo 52-75 ; l’impératrice douairière voulait la marier à un seigneur. L’eunuque Kia demanda alors à être envoyé en mission à Ts’i, se faisant fort d’inciter le roi à envoyer une lettre pour demander Ngo en mariage. L’impératrice accepta avec joie la proposition et envoya Siu Kia à Ts’i. En ce temps, un homme de Ts’i, Tchou-fou Yen 52-76, qui savait que Siu Kia allait à Ts’i pour cette affaire de mariage, lui dit : « Quand l’affaire sera arrangée, faites-moi la faveur de dire que ma fille souhaiterait être admise dans le harem du roi. » Arrivé à Ts’i, Siu Kia fit des suggestions à propos de cette affaire, mais la reine douairière Ki, furieuse, répondit : « Le roi a déjà une reine et le gynécée est au complet. Et puis ce Siu Kia, c’était un miséreux de Ts’i : c’est par nécessité qu’il s’est fait eunuque pour entrer au service des Han ; comme il n’en est pas plus avancé, il prétend tout bouleverser dans la


52-72. .

52-73. Il s’agit de la mère de l’empereur Ou, l’impératrice douairière Wang.

52-74. . Cette fille n’appartenait pas à la famille Lieou, car elle était née d’un premier mariage de la future impératrice avec un membre d’une famille Kin . Sur l’histoire de cette princesse, que l’empereur Ou considéra néanmoins comme sa soeur aînée, voir l’appendice ajouté par Tch’ou Chao-suen au ch. 49 (ci-dessus, p. 55-58).

52-75. .

52-76. . Il avait été un de ceux qui avaient déjà dénoncé le roi de Yen, Ting-kouo (cf. ch. 51, ci-dessus, p. 84 et n. 47).