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quantité de travail qu’emploie, & par conséquent la quantité de blé que consomme le transport d’une quantité de ce métal de la mine au marché. Mais la valeur de l’argents quoiqu’en variant de siècle en siècle, varie rarement d’année en année ; elle reste souvent ou la même ou à peu près la même pendant un demi siècle, ou pendant un siècle entier. Le prix moyen ou ordinaire du blé en argent peut donc, durant une aussi longue période, se maintenir le même ou presque le même, ainsi que le prix du travail en argent ; pourvu néanmoins qu’à d’autres égards l’état de la société se maintienne le même dans une égale proportion. Cependant le prix passager & accidentel du blé peut souvent dans une année s’élever au double de l’année précédente, comme par exemple de vingt-cinq à cinquante shellings le quartier[1].

Mais quand le blé atteint ce dernier prix, non-seulement la valeur nominale d’une rente en blé, mais sa valeur réelle encore devient le double de ce qu’elle fut lors du premier prix ; c’est-à-dire, que cette rente donne le pouvoir d’acquérir

  1. Le quartier anglois vaut huit boisseaux françois