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LA CORVÉE

avec les deux que grand-père avait servies ça faisait cinq ; grand’mère n’en a jamais gardées depuis et grand-père se repentait bien de n’avoir pas essayé le trou à bale plus vite.

Et d’histoire en histoire, de plaisanterie en plaisanterie, de plume en plume, l’ouvrage s’achève. Les champions, chez les invités, c’est Baptiste et mademoiselle Luce, quoique Philippe et Clara leur aient joliment brûlé les talons. Deux qui ont fait parler les malins ce soir ce sont Léon et Lisette. Il n’y a plus de doute là-dessus : ils vont publier la semaine prochaine, ils étaient trop distraits. On enlève la plume et le duvet et l’on passe dans l’autre côté pour le réveillon. Pensez donc, les invités ne sont pas pour s’en aller rien dans le ventre, et ce n’est pas leur peur ; il y en a de quoi sur la table ; des poulets rôtis… des bonnes patates jaunes… du pain d’habitant fait avec de la farine de l’année et combien d’autres choses qui mettent l’eau à la bouche… jusqu’aux belles confitures de fraises… et des fraises ramassées dans le clos sur la côte. Mais il faut débiter ce coq-là. Il y a échange de politesse : « Charge toi donc de ça toi… tu es plus accoutumé ». — « C’est à toi plutôt… tu es plus vieux. » Et comme d’habitude, c’est le plus vieux qui a la besogne. Les joyeux repas que ceux qui