Page:Société Saint-Jean-Baptiste - La corvée (deuxième concours littéraire), 1917.djvu/148

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
146
LA CORVÉE

— Vrai ? Conte nous donc ça…

— Je veux bien. Où est Philomène ?

— Elle est dans la cuisine, avec la blonde à François, sa future bru, quoi donc !

— La petite Grégoire ?… c’est justement de son père qu’il parlait tantôt, le grand Duclos. Ils étaient partis ensemble, vous vous souvenez ?

— Oui, oui. Il n’est pas mort toujours ?

— Mort ? hélas ! oui, mort et mort comme un misérable.

— Comment ça ? C’était un bon garçon pourtant.

— Bon garçon… oui… bien faut le dire vite. Ça me faisait drôle à moi, par bouts.

— Par exemple ! un homme qui ne prenait pas une goutte de boisson ! qui allait à la messe tous les dimanches ! un bon travaillant !

— Un sans-cœur qui a laissé sa femme dans la misère, pour s’en aller courir au Klondyke. Quelle affaire avait-il à laisser la « boutique ». Ils avaient assez pour vivre.

— Il pensait de revenir et de faire le « gros » par ici, mais…

— Mais quoi ? Qu’est-ce qui est arrivé, dis donc vite ?

— Mon doux ! Vous garderez ça pour vous