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LA CORVÉE

Angers, sans pareil pour entraîner les bandes à l’ouvrage, et une vingtaine d’autres parmi lesquels, à pied, une hache d’équarrisseur sur l’épaule, Thomas, l’aîné des fils de la veuve Landry, mieux connu sous le sobriquet de l’Américain à cause de ses préférences marquées pour la république de l’Oncle Sam.

Il s’agissait de relever la grange de Lésime Fontaine que le vent avait jetée à terre l’automne précédent. On avait répondu en nombre à l’annonce du crieur. Ça promettait. Salutations d’usage, échanges de poignées de main, pronostics sur la température et la moisson, et l’on se met à l’œuvre non sans avoir allumé une bonne pipe. Avant sept heures, un véritable chantier s’organisait sur la ferme de Lésime, chacun investi d’une fonction spéciale, grâce au génie organisateur de Basile ; à peine si les jeunes éprouvèrent une distraction, aussitôt réprimée par un énergique « Oh ! les gars,