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LA CONVERSION DE LANDRY

toutefois à l’action commune, un bâtiment tout flambant neuf dressait sa structure massive à cent pieds de l’habitation de Lésime, avec l’air de porter un défi aux cyclones, le pignon surmonté d’un sapin fleuri de ribambelles bleues et rouges. Quelques coups de marteaux, appliqués d’un bras ralenti, marquaient la fin de l’œuvre. Auprès de cette construction embaumée d’une capiteuse odeur de pin, on distinguait dans l’embrasure de la porte principale, malgré l’ombre naissante, le profil de deux personnes encore inconnues l’une à l’autre au matin : l’Américain et Léontine qui trouvaient décidément trop courte cette journée et la prolongeaient dans les douceurs d’un gracieux tête-à-tête.

À la brunante, Thomas cheminait seul, la hache sur l’épaule, le front méditatif. La nature semblait respecter sa rêverie et même la favoriser. Pour tout bruit, le faible clapotis des lames du