Page:Société Saint-Jean-Baptiste - La corvée (deuxième concours littéraire), 1917.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
207
LA CORVÉE CHEZ BAPAUME

de sang, et agonisant depuis la veille, à preuve qu’il lui avait porté le Bon Dieu aux petites heures du jour. La seconde nouvelle était que ceux qui n’avaient pas encore fini de rentrer leurs foins seraient dispensés, pour cet après-midi-là de l’observation du dimanche. C’était plus prudent, rapport aux orages qui maintenant, sans doute, ne pouvaient plus tarder à fondre sur eux.

À la sortie de la messe ce fut, comme on devait s’attendre, dans la fumée des pipes hâtivement allumées, une parlette à ne plus finir. Ce pauvre Jean-François. Un vrai colosse, pourtant, fort comme un chêne, haut en couleur, et bâti pour cent ans. Ce que c’est, tout de même, que de nous. Quant aux foins, ah ! pour sûr que ça tombait bien, car pas plus que la moitié des voyages devaient êtres rentrés. Ce qu’on allait trimer ferme, cet après-midi-là, en dépit de ce diable de soleil qui chauffait toujours de plus en plus fort.

Oui, mais Bapaume comment les rentrerait-il, lui, ses foins ? Il n’avait que des filles à la maison ;