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vérification clinique des médicaments

4o Coloration rouge. — On obtient cette teinte avec les sels de chaux et ceux de lithine.

Les sels de chaux (carbonate, sulfate, etc.) sont presque inusités en médecine, mais servent, vu leur bas prix, à falsifier un nombre immense de médicaments : calomel, quinine, santonine, sous-nitrate de bismuth, etc., etc. L’essai à la bougie montre la falsification en faisant voir les bords de la flamme fortement teintés en rouge. Le chlorure de chaux et le chlorure de calcium, qu’emploient quelques médecins, teignent également en beau rouge les bords de la flamme, ce qui peut servir à les faire connaître.

Les sels de lithine, qui tendent de plus en plus à pénétrer dans la thérapeutique, donnent naissance à une magnifique teinte groseille. Il est très facile, à cette teinte, absolument caractéristique, de s’assurer de la présence de la lithine dans une préparation pharmaceutique quelconque, granules, pilules, dragées, solutions, etc.

5o Coloration bleue. — Le soufre doré d’antimoine, le soufre en poudre, l’acide acétique, la plupart des acétates, l’acide prussique, etc., colorent la flamme en bleu. Dans le chapitre suivant, où je m’occupe des falsifications de chaque médicament en particulier, je m’appuie souvent sur cette propriété, que présentent ces corps, pour arriver sûrement et facilement à la découverte de la sophistication.

En résumé, d’après ce qui précède, le clinicien peut voir tout le parti qu’il pourrait tirer de la flamme d’une bougie comme moyen de vérification de ses médicaments. Beaucoup de principes immédiats organiques (santonine, quinine, strychnine, etc.), n’étant composés que d’oxygène, d’hydrogène, d’azote et de carbone, n’ont pas le droit de colorer la flamme ; s’ils la colorent, c’est qu’ils sont falsifiés et le genre de coloration indique le genre de falsification.

B. Odeurs dégagées par la flamme. — Quelquefois il se produit, sous l’influence de la haute température de la flamme, des odeurs absolument caractéristiques, qui indiquent immédiate-