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ment la nature du corps essayé. Il peut se faire que ces odeurs ne se produisent pas, ou se produisent modifiées, ou bien encore il peut se faire qu’elles se manifestent quand elles n’ont aucune raison d’être. Dans toutes ces circonstances, le médecin est mis sur la voie de la falsification et quelquefois exactement renseigné sur sa nature.

Un granule d’acide arsénieux, porté dans la partie éclairante de la flamme d’une bougie (flamme de réduction des chimistes) où il existe une grande quantité de carbone incandescent, brûle en répandant une odeur d’aïl très prononcée, absolument comme si on le plaçait sur des charbons ardents. Nous avons eu l’occasion de dire qu’il nous est arrivé une fois de voir des granules arsénieux, portés en grand nombre à la flamme, ne déterminer aucune odeur sensible.

Les préparations de phosphore donnent lieu aussi, en brûlant, à une odeur alliacée très vive, mais se distinguent de l’acide arsénieux par l’extrême énergie de leur combustion. Des granules et des pilules de phosphore sont immédiatement reconnus de cette façon.

Le salicylate de soude, qu’il soit en nature, en cachets, en pilules, en dragées, en pommade, etc., développe, aussitôt qu’on l’approche de la flamme, l’odeur caractéristique de l’acide phénique. La chaleur a, en effet, la propriété de le transformer en acide phénique et en carbonate neutre de soude.

L’acide salicylique, que l’on préconise contre la fièvre typhoïde, dégage également à la flamme une odeur de phénol.

La poudre de sucre sert à falsifier une foule de substances médicamenteuses (quinine, santonine, calomel, etc.) : il suffit d’approcher ces substances falsifiées de la flamme, pour sentir bientôt une forte et pénétrante odeur de caramel.

L’acide tartrique et les nombreux tartrates à base de soude, de potasse, etc., qu’on emploie journellement en médecine, répandent également à la flamme une forte odeur de sucre brûlé. Ils indiquent ainsi la nature de leur acide, tandis que la coloration de la flamme indique elle-même la nature de la base. On a,