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étude sur la cachexie aqueuse du mouton

ment ou par les germes qui se développent sur toute la surface intérieure de son corps. La vie du sporocyste cesse alors, il n’est plus qu’un sac inutile dont se débarrassent les germes qu’il contient lorsqu’ils ont acquis leur développement. Les germes ressemblent alors à des têtards de grenouille. Pour les étudier, il suffit de capturer une limnée ou une planorbe de nos étangs, et d’ouvrir ce mollusque sous le microscope. On en voit sortir une foule de petits êtres auxquels on a donné le nom de cercaires à cause de la queue dont ils sont ornés, c’est la cercaria ephemera. On voit ces cercaires, débarrassées du sac nourricier, nager vivement dans l’eau qu’elles battent de leur queue, absolument comme les tétards de la grenouille.

Chacune de ces cercaires est le proglottis d’un distome.

Ces cercaires sortent habituellement de leur hôte par les canaux aquifères, c’est pourquoi lorsqu’une lymnée se contracte pour rentrer dans sa coquille, on voit souvent un nuage blanc jaunâtre qui se répand dans l’eau. Ce nuage est formé par des cercaires devenues libres.

Ici cependant existe une lacune, les cercaires, pour arriver à l’état parfait, doivent-elles toujours s’enkyster ?

Il est certain que les cercaires peuvent vivre très-longtemps dans l’eau et il est probable que l’enkystement n’a lieu que dans certaines circonstances, et l’absorption de l’eau qui les renferme nous paraît être la cause la plus fréquente d’infection au moins pour les moutons. Il est certain que les cercaires se trouvent souvent en grand nombre sur les plantes marécageuses ou humides des prairies, où elles sont dans une sorte d’enkystement[1], et l’ingurgitation de ces plantes doit être aussi une des causes d’infection. Ainsi s’expliquent pourquoi les paysans attribuent à ces plantes des propriétés malfaisantes pour les moutons, propriétés qu’elles ne possèdent pas par elles-mêmes, mais simplement parce qu’elles servent de véhicule aux cercaires pour pénétrer dans l’estomac des bêtes à laine.

  1. Traité de zoologie du docteur Claus, page 290.