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Tous ces monuments, sans exclure quelques assemblages de pierres dus partiellement à un travail humain, comportent dans notre contrée, des roches plus ou moins saillantes qui font partie de masses rocheuses, ainsi que des pierres simplement posées sur le sol par l’effet d’accidents naturels ou, comme les blocs erratiques, par suite de phénomènes géologiques.

Nous avons, en outre, à signaler des représentations très réduites de ces derniers blocs, sous forme de galets. Mobiles et portatives, ces petites pierres se distinguent sous ce rapport, des précédentes qui, par leur destination, étaient fixes et immuables. Il convient, à notre avis, de classer ensemble ces divers monuments et d’en faire un ordre spécial pour lequel nous proposons l’appellation d’archéites. Constatons, d’ailleurs, que leurs caractères principaux les différencient des vrais mégalithes tels que les dolmens, allées couvertes, menhirs, lichavens, cromlechs, etc., ceux-ci, composés aussi de pierres brutes ; mais ayant été érigés de main d’homme.

Le département de la Haute-Loire a déjà fourni dans plusieurs publications, d’instructives données, en particulier pour les roches à bassins, qui ne sont pas les moins intéressantes entre celles qu’on signale aujourd’hui de toutes parts, en France, en Angleterre, Écosse et Irlande, Suède, Allemagne, Danemark, Italie et jusque dans l’Inde et les deux Amériques.

Mais chaque contrée pourrait avoir imprimé un caractère particulier aux différentes variétés de ces monuments et on ne parviendra à dévoiler leurs mystérieuses significations qu’après avoir comparé et classé des faits nombreux, non plus dans les étroites limites d’un département, mais largement dans toute circonscription orographique, la plus rationnelle qu’ait tracée la nature.

Cette considération nous engage à ouvrir une enquête dans la région supérieure du plateau central, région adoptée pour l’archéologie préhistorique et comprenant — outre la Haute-Loire — les départements du Puy-de-Dôme, du Cantal, de la Lozère, de l’Ardèche et de la Loire. Des archéologues y ont déjà fait connaî-