Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/138

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OIDIPOUS.
Antistrophe I.

Ô ami ! tu m’es encore un serviteur fidèle ! puisque tu prends souci de moi aveugle. Hélas ! hélas ! Tu ne m’es point caché, et bien qu’enveloppé de ténèbres, je reconnais clairement ta voix.

LE CHŒUR.

Oh ! quelle violence tu as commise ! Comment as-tu osé t’arracher ainsi les yeux ! Quel Daimôn t’a poussé ?

OIDIPOUS.
Strophe II.

Apollôn ! c’est Apollôn, amis, qui m’a fait ces maux, tous ces maux ; mais nul ne m’a frappé, si ce n’est moi-même. Que m’importait de voir, puisque rien ne m’était doux à voir ?

LE CHŒUR.

Certes, cela est, ainsi que tu le dis.

OIDIPOUS.
Strophe III.

Que me reste-t-il, amis, que je puisse voir ou aimer ? Avec qui me plairait-il de parler ? Emmenez-moi très-promptement hors d’ici ! Emmenez, amis, ce scélérat, cette tête vouée aux exécrations, de tous les mortels le plus en horreur aux Dieux !