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ANTIGONÈ.
Est-il donc nécessaire, ô enfant, que tu cèdes de nouveau à la colère ? À quoi te servira de renverser ta patrie ?
POLYNEIKÈS.
Il est honteux de fuir, et honteux à moi, l’aîné, d’être raillé par mon frère.
ANTIGONÈ.
Ne vois-tu pas que les prédictions de celui-ci courent à leur fin qui annonce votre meurtre mutuel ?
POLYNEIKÈS.
Il le souhaite en effet ; mais il ne faut pas que nous cédions.
ANTIGONÈ.
Ô malheureuse ! Mais qui osera te suivre quand on connaîtra les oracles qu’il a rendus ?
POLYNEIKÈS.
Je ne révélerai pas les choses funestes. Un bon chef ne dit que les choses qui lui sont favorables, non les autres.
ANTIGONÈ.
Ainsi donc, ô enfant, tu as résolu cela ?
POLYNEIKÈS.
Ne me retiens pas ; il faut que je poursuive ma route, bien que malheureuse et funeste à cause de mon père et