Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/24

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LIKHAS.

Hèraklès, ayant détruit la ville d’Eurytos, les a faites ses esclaves et offertes aux Dieux.

DÈIANEIRA.

Est-ce devant cette ville qu’il a consumé ce nombre incroyable de jours ?

LIKHAS.

Non, car il a été retenu le plus longtemps chez les Lydiens, et, comme il le dit lui-même, non libre, mais vendu. Cependant, femme, il ne peut être blâmé de ce que Zeus a voulu et accompli. Livré comme esclave à Omphalè la Barbare, il l’a servie une année, ainsi qu’il le raconte. Mais cette ignominie le mordit tellement au cœur, qu’il s’obligea lui-même par serment à réduire en servitude, avec sa femme et son fils, celui qui lui avait infligé ce malheur. Et cela ne fut pas dit en vain, car, ayant subi l’expiation, il assembla une armée et marcha contre la ville d’Eurytos, affirmant que celui-ci était, seul de tous les mortels, la cause de ses maux. Quand il vint, en effet, s’asseoir comme un ancien hôte dans la demeure d’Eurytos, ce dernier l’accabla de nombreux outrages et ourdit contre lui de nombreuses ruses, disant que, malgré les flèches inévitables qu’il portait aux mains, il était inférieur aux Eurytides comme archer, et qu’il s’était avili en devenant l’esclave d’un homme libre. Enfin, étant plein de vin dans un repas, Eurytos le chassa de sa demeure. Enflammé de colère à cause de ces outrages, Hèraklès, ayant trouvé Iphitos sur la colline Tirynthienne cherchant les traces de cavales vagabondes, et voyant qu’il avait l’esprit et les yeux dis-