Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/311

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LE CHŒUR.
Strophe II.

À la vérité j’ai pitié de lui, car personne ne s’en inquiète, et le malheureux n’est consolé par l’aspect d’aucun mortel ; mais, toujours seul, il souffre d’un mal affreux, et il va errant, en proie au désir toujours déçu de toute chose nécessaire. Comment le malheureux résiste-t-il ? Ô industrie vainement habile des mortels ! Ô misérables générations des hommes pour qui la vie mauvaise passe toute mesure !

Antistrophe II.

Celui-ci qui, peut-être, n’est au-dessous d’aucune des familles anciennes, privé des choses de la vie, manque de tout, éloigné des autres hommes, jeté au milieu des bêtes sauvages tachetées ou velues, dévoré d’une faim terrible et de douleurs, et en proie à d’intolérables inquiétudes ; et l’écho résonne au loin de ses cris affreux et répétés.

NÉOPTOLÉMOS.

Il n’est rien en ceci dont je sois étonné. Si je comprends bien, ses maux lui viennent des Dieux, de la cruelle Khrysè. Si, maintenant, il souffre de ce mal, sans être soigné par personne, c’est que la volonté des Dieux n’est pas qu’il lance ses flèches divines et invincibles contre Troia, avant que le temps soit venu où ils ont décidé qu’elle serait renversée.