Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/354

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PHILOKTÈTÈS.
Strophe I.

Ô Antre de la roche creuse, chaud et froid, je ne te quitterai donc plus, ô malheureux ! et tu me verras mourir ! Hélas sur moi, sur moi ! Ô Antre lamentable, très-plein de mes gémissements, où trouverai-je l’aliment de chaque jour ? D’où naîtra pour moi, ô malheureux, l’espérance de me nourrir ? Puissent les oiseaux qui fuient d’un vol strident m’emporter dans la hauteur de l’Aithèr, car je n’empêche rien !

LE CHŒUR.

Toi-même tu t’es fait cette calamité, ô très-malheureux ! Cette destinée ne te vient d’aucun autre plus puissant que toi. Tu pouvais être sage, et tu as préféré un sort pire à un Daimôn meilleur.

PHILOKTÈTÈS.
Antistrophe I.

Ô malheureux, malheureux et accablé de maux, je périrai donc ici, misérable et sans aucun des hommes ! Hélas, hélas ! Je ne me nourrirai plus désormais en dirigeant de mes fortes mains les flèches ailées. Les paroles rusées et obscures d’une âme fausse m’ont abusé. Que je puisse voir celui qui a ourdi ces ruses accablé d’autant de misères que moi et aussi longtemps !

LE CHŒUR.

Ceci est la volonté des Daimones, et ces ruses n’ont