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Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/504

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ÉLEKTRA.

De qui ? que dis-tu ?

ORESTÈS.

Dont les mains, par ta prévoyance, me portèrent sur la terre Phôkhéenne ?

ÉLEKTRA.

Est-ce lui ? Le seul que je trouvai fidèle entre tous, autrefois, quand mon père fut livré à la mort ?

ORESTÈS.

C’est lui. Ne m’en demande pas plus.

ÉLEKTRA.

Ô très chère lumière ! Ô unique sauveur de la maison Agamemnonienne, comment es-tu venu ici ? Es-tu celui qui nous a sauvés, lui et moi, de maux innombrables ? Ô très chères mains ! Ô toi dont les pieds nous ont rendu un très heureux service, pourquoi me trompais-tu, quand tu étais présent, et ne te révélais-tu pas à moi, mais, au contraire, me tuais-tu par tes paroles, ayant pour moi de si bienveillants desseins ? Salut, ô Père ! car il me semble voir un père. Salut ! Sache que, de tous les hommes, tu es celui qu’en un même jour j’ai le plus haï et le plus aimé !

LE PAIDAGÔGUE.

C’est assez. De nombreuses nuits et de nombreux jours s’écouleraient, Élektra, s’il me fallait te raconter ce qui s’est passé depuis ce temps ; mais à vous deux,