Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/57

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Qu’elle vienne seulement, et son châtiment prouvera à tous que, vivant ou mort, j’ai toujours puni les pervers.

LE CHŒUR.

Ô misérable Hellas, de quel deuil je te vois menacée, si tu es privée de cet homme !

HYLLOS.

Puisque tu me permets de parler, ô Père, écoute en silence, bien que tu sois en proie au mal. Je te demanderai en effet ce que tu dois m’accorder. Consens à calmer la fureur qui mord ton âme, car sans cela, tu ne saurais reconnaître que l’action que tu te réjouirais d’accomplir serait aussi injuste que ta colère est vaine.

HÈRAKLÈS.

Dis brièvement ce que tu veux dire. Rongé par mon mal, je ne comprends pas tes paroles embarrassées.

HYLLOS.

Je veux parler de ma mère, dire ce qu’elle est devenue et qu’elle n’a point failli de son plein gré.

HÈRAKLÈS.

Ô très-scélérat ! Ainsi tu oses me rappeler le souvenir d’une mère qui a tué ton père !

HYLLOS.

Les choses sont telles qu’il ne convient pas que je les taise.