Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/78

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le malheur se rua sur la Ville, vous avez étouffé le feu terrible, venez aussi maintenant !

Strophe II.

Ô Dieux ! Je subis des maux innombrables ; mon peuple tout entier dépérit, et l’action de la pensée ne peut le guérir. Les fruits de cette terre illustre ne mûrissent pas ; les femmes n’enfantent point et souffrent des douleurs lamentables ; et l’on voit, l’un après l’autre, tels que des oiseaux rapides, avec plus d’ardeur que le feu indompté, tous les hommes se ruer vers le rivage du Dieu occidental !

Antistrophe II.

La Ville est épuisée par les funérailles sans nombre ; la multitude non pleurée et qui donne la mort gît sur la terre ; et les jeunes mariées et les mères aux cheveux blancs, prosternées çà et là sur les marches de chaque autel, demandent par des hurlements et des gémissements la fin de leurs maux déplorables. Le Paian et le bruit plaintif des lamentations éclatent et redoublent. Ô fille d’or de Zeus, envoie-nous un puissant secours !

Strophe III.

Contrains-le de fuir, cet Arès le Pestiféré qui, sans ses armes d’airain, nous brûle maintenant en se jetant sur nous avec de grandes clameurs. Chasse-le hors de la patrie, soit dans le large lit d’Amphitrita, soit vers le rivage inhospitalier de la mer Thrèkienne ; car ce que la nuit n’a point terminé le jour l’achève. Ô Père Zeus, maître des splendides éclairs, consume-le de ta foudre !