Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/91

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OIDIPOUS.

Certes, qu’il t’emmène, car, étant présent, tu me troubles et tu m’empêches ! Loin d’ici, tu ne me pèseras plus.

TEIRÉSIAS.

Je m’en irai, mais je dirai d’abord pourquoi je suis venu ici sans peur de ton visage, car tu es impuissant à me perdre jamais. Cet homme que tu cherches, le menaçant de tes décrets à cause du meurtre de Laios, il est ici. On le dit étranger, mais il sera bientôt reconnu pour un thèbaien indigène, et il ne s’en réjouira pas. De voyant il deviendra aveugle, de riche pauvre, et il partira pour une terre étrangère. Il sera en face de tous le frère de son propre enfant, le fils et l’époux de celle de qui il est né, celui qui partagera le lit paternel et qui aura tué son père. Entre dans ta demeure, songe à ces choses, et si tu me prends à mentir, dis alors que je suis un mauvais divinateur.

LE CHŒUR.
Strophe I.

Quel est-il celui que le rocher fatidique de Pythô déclare avoir commis de ses mains ensanglantées le plus abominable des crimes ? Il est temps qu’il prenne la fuite, plus prompt que les chevaux rapides comme le vent, car le fils de Zeus, armé du feu et des éclairs, va se ruer sur lui, suivi des Kères terribles et inévitables.

Antistrophe I.

En effet, voici qu’une illustre Voix, partie du neigeux