Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/92

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Parnesos, dit de rechercher cet homme qui se cache. Il est errant dans les forêts sauvages, sous les antres, parmi les rochers, comme un taureau, et il vagabonde, malheureux et d’un pied misérable, solitaire, afin d’échapper à l’oracle sorti du Nombril de la terre. Mais l’Oracle toujours vivace vole autour de lui.

Strophe II.

Il me trouble horriblement, le Divinateur augural, et je ne puis ni affirmer, ni nier ce qu’il dit. J’hésite, ne sachant comment parler, et je reste en suspens, et je ne vois rien de certain, ni dans le présent, ni dans le passé. Je n’ai jamais entendu dire qu’il y ait eu aucune dissension entre les Labdakides et le fils de Polybos, et je n’ai jamais douté de l’excellente renommée d’Oidipous parmi tous les hommes, et qu’il puisse exister un vengeur du meurtre ignoré du Labdakide.

Antistrophe II.

Si Zeus et Apollôn sont sages et connaissent les actions des hommes, je ne suis pas certain que ce Divinateur, entre tous, sache plus que moi. Certes, un homme peut en savoir plus qu’un autre homme ; mais, avant que ses paroles soient prouvées par le fait, je ne serai pas de ceux qui condamnent Oidipous. Autrefois, quand parut la Vierge ailée, il a manifesté sa sagesse et sa bienveillance pour la Ville, et c’est pourquoi, jamais, par mon propre jugement, je ne le tiendrai pour coupable.

KRÉÔN.

Hommes citoyens, sachant que le roi Oidipous