Page:Sorel - Corso fleuri.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE CORSO FLEURI


I


M. Casimir Lebardec, ayant heureusement hérité de son oncle, avait donné sa démission de chef de bureau au ministère de l’Agriculture. Depuis longtemps ses fonctions l’importunaient ; son fils Louis, reçu à Saint-Cyr, venait alors d’entrer à l’école et Marcelle, sa jolie sœur, à peine âgée de quinze ans, n’avait pas de goût pour le « monde officiel ». Paris ne retenait plus ces provinciaux ; Mme Lebardec, qui s’était résignée par soumission à suivre son mari dans la capitale, ne cessait de regretter son pays d’origine et d’adresser des reproches à M. Lebardec qui l’en avait éloignée. Dès qu’ils furent libres, ils s’installèrent dans le Midi, au printemps de 190… La gracieuse petite ville de Boudoir-en-Provence avait vu naître Mme Lebardec : ils la choisirent pour résidence. Cette pittoresque bourgade, avec de vieilles rues et sa vieille caserne, où un bataillon d’infanterie tenait garnison, s’élevait aux pieds des Alpilles, à quelques kilomètres d’Arles.