Page:Sorel - Corso fleuri.djvu/19

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son ou, si vous le préférez, je les y chercherai moi-même. Rien n’est plus aisé.

— Et vous répondrez, questionna Mlle Fernande.

— Pas du tout, je vous en charge ; ce sera beaucoup plus drôle ; notre correspondante sera mystifiée, voilà tout.

— Ce serait comique, déclara Mlle Fernande, si elle se laissait prendre au jeu.

— Aussi, je ne voudrais point m’y exposer ; en vous confiant ces réponses, je me livre à un plaisir très innocent. Vous avez une machine à écrire et vous vous en servez fort habilement l’une et l’autre. Je vous communiquerai des renseignements pour donner une allure militaire à votre style, et ce sera parfait !

— Qu’en penses-tu, Fernande ?

— Je pense que voilà une divertissante proposition et qu’il faut l’accepter.

Louis, déjà, s’était dirigé vers le secrétaire de sa mère et rédigeait le texte de l’annonce. Sa physionomie avait retrouvé le sourire des bons jours, et, lorsque Mme Lebardec rentra, elle s’écria :

— La campagne te fait du bien !

Mais il avait hâte de partir. Il tenait l’enveloppe entre ses doigts et se sentait impatient de la jeter à la boîte. Il prit congé de sa mère et des jeunes filles. Soulevant à demi le rideau, sa sœur,