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LE MAIIABHARATA. 123

à Douryôdhana son appui personnel ou une armée considé- rable ; celui-ci préfère maladroitement le secours d'une ar- mée, et Krishna s'attache dès lors aux Pândavas, que sou- tiendront également les chefs des Matsyens et des Pantcha- liens. Puis le vieux roi aveugle d'Hastinapoura, Dhritarâchtra, qui blâme la violence des Courâvas, ses fils, envoie vers ses neveux son écuyer Sandjaya, orateur éloquent, qui, pourtant, n'obtient aucun résultat de sa mission. Pendant que les pré- paratifs belliqueux se font de part et d'autre, Dhritarâchtra, comme s'il prévoyait que l'heure est suprême, interroge des savants sur l'étude des Védas, sur les effets des vertus et des vices, sur les mystères delà création et de l'immortalité. Ici se dessinent les premiers linéaments d'une doctrine, que le fameux épisode du Bhâgâvad-Gitâ exposera bientôt tout au long, celle du Yoguisme, doctrine mystique et austère, espèce de sombre quiétisme, dont le caractère est d'absorber les mortels au sein de la divinité par la méditation. Les bonnes œuvres ne suffisent pas pour qu'ils arrivent au souverain bien ; car elles exigent des efforts qui troublent le repos de l'esprit et de l'âme. Afin de parvenir à la vie éternelle, il faut que l'homme, assis seul à l'écart et en silence, n'agite pas même sa pensée, et qu'il annihile en lui toutes les impressions de joie ou de chagrin qu'y produiraient l'éloge ou le blâme. Alors il pourra contempler l'Être suprême (ou le Bienheu- reux, Bhâgâvad), auquel le poète consacre un hymne d'une quarantaine de stances, qui parait fort ancien et fort obscur. Durant ce même temps, Krishna, qui a échoué dans toutes ses tentatives pacifiques auprès des Courâvas, vient trouver ses protégés, disserte avec Youdhichthira sur les devoirs civils et militaires des monarques. Par deux fois, Virâta a réuni son conseil. Les fils de Pândou ont rassemblé sept, armées ; les forces de leurs adversaires sont bien autrement imposantes : Douryôdhana les passe en revue, et là se placent des dénom- brements très-étendus, analogues à ceux que contiennent le quatrième chant du Ramâyana et le second de Vîliade.

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