Page:Soupé - Études sur la littérature sanscrite.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

des Recherches asiatiques de la Société de Calcutta un travail considérable, où, pour la première fois, la vérité exacte, sinon la vérité complète, était dite sur les Védas. Profitant de sa situation officielle dans l’administration de l’Inde, il se fit initier à la connaissance des livres sacrés par les Brahmes de Bénarès, la ville sainte ; il lut avec eux tous les textes originaux : jamais personne avant lui, jamais après lui personne peut-être n’eut ce loisir et cette patience. L’origine, supposée divine, de ces livres, leur authenticité, leur date approximative, leur division, leurs caractères, leurs beautés et leurs bizarreries ; tels furent les divers points, traités par lui dans ce mémoire qui a fait époque. Mais, par une circonspection excessive et bien rare chez les érudits, Colebrooke le terminait par ces mots décourageants : « La description qui précède peut servir à donner quelque idée des Védas. Ils sont trop étendus pour qu’on puisse les traduire tout entiers, et ce qu’ils renferment ne vaudrait pas la peine que le lecteur aurait à prendre, et encore bien moins celle du traducteur. » Heureusement, on aima mieux suivre l’exemple de Colebrooke que ses conseils et, après un intervalle d’un quart de siècle, on reprit le chemin qu’il avait si habilement frayé, de telle sorte que, depuis ce temps, chacun des quatre Védas a été l’objet de travaux sérieux, dont l’ensemble est déjà digne du plus vif intérêt.

Qu’il nous suffise de rappeler : pour le Rig, les interprétations complètes ou partielles de Rosen en latin, de Wilson en anglais, de Langlois en français, et la belle édition du docteur Max Müller, sans compter deux importantes traductions en allemand, récemment commencées par M. Grassmann à Leipzig, et par M. Ludwig à Prague ; pour l’Yadjour, les publications de MM. L. Poley et Albrecht Weber ; pour le Sâma, celles de MM. J. Stevenson et Th. Benfey ; pour l’Atharvana, celles qu’ont entreprises MM. Aufrecht de Berlin et Bardelli de Pise ; pour la discussion des questions théologiques, philosophiques ou grammaticales, relatives aux Védas