Page:Soupé - Études sur la littérature sanscrite.djvu/27

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en général, les dissertations, plus ou moins étendues, mais toutes curieuses et instructives, de Carey, d’Ellis, du brâhmane Rammohun-Roy, de Creuzer, de Chr. Lassen, du docteur Roër de Calcutta, de MM. Bœtlingek, Haughton, Windischmann, L. Poley, Alb. Weber, Whitney, Rudolph Roth, d’Eckstein, Barthélémy Saint-Hilaire, Ad. Régnier, Pauthier, Th. Pavie, Alf. Maury, F. Nève, F. Baudry, Émile Burnouf. Tous ces travaux ont été surpassés par celui de M. Max Müller ; sa belle Histoire de l’ancienne littérature sanscrite dans ses rapports avec la religion primitive des Brâhmanes, publiée en anglais (1860) à Londres, jette un jour nouveau sur beaucoup de détails, restés jusqu’ici fort obscurs. Dernièrement, dans une revue anglaise (l’Academy), il a encore publié deux articles sur Le Véda et son influence dans l’Inde. Grâce au savant professeur d’Oxford, il est permis d’aborder avec plus de clarté plusieurs problèmes qui touchent aux débuts de la civilisation humaine.


II


Les Aryens, ces antiques représentants de la race blanche, occupaient les hauts plateaux de l’Asie centrale. Poussés par ce souffle mystérieux de l’émigration qui, lors de la décadence de l’empire romain, inonda l’Occident d’un déluge de barbares ; qui, au moyen âge, lança les Normands sur la France, l’Angleterre, l’Italie, la Grèce ; qui, même en notre siècle, emporte vers l’Amérique tant de colons européens, ils quittèrent leur séjour originaire et se partagèrent en deux branches d’une fécondité inégale. La plupart, tournant du nord-ouest, peuplèrent la partie occidentale du continent asiatique et les diverses contrées de l’Europe : peu à peu, ils devaient se fixer, s’accroître, s’éclairer et se nommer un jour les Celtes, les Slaves, les Germains, les Romains ou les Grecs ;