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324 ÉTUDES SUR LA LITTÉRATURE SANSCRITE.

les services rendus par lui au vainqueur ; l'ingratitude de Çaktikumâra, tils et successeur de celui-ci ; la formation d'une ligue puissante, ourdie contre ce prince ingrat par Soudraka et Bemba, fils de Vicramàditya; le siège de la ville de Pra- fisthàna ; la chute de Çaktikumâra, renversé par une foule de vaillants adversaires. Tous ces personnages sont histo- riques ou à peu près aux yeux de plusieurs critiques ; selon d'autres, ce seraient autant de symboles astronomiques. Ainsi, Vicramàditya et Soudraka seraient des héros solaires, tandis que Sâlivâhana et Çaktikumâra appartiendraient à la race des serpents ou des ténèbres.

Il y aurait exagération à compter parmi les poèmes deux stotras ou cantiques, à l'usage de la secte des Jaïnas : le pre- mier nommé BhaktâmaraStotra et attribué à Mânatunga, le second appelé Kalyânamandira-Stotra et imité du précédent. Mais, en dehors de cette littérature de dévotion, il est permis de mentionner : le Gatha-Karpara, qui est assez médiocre ; le Kirâtarjuniya de Bhâravi, dont M. Schùtz avait commencé une traduction; des stances de Tchora, intitulées Bilhana- Tcharitra; des poésies de Bhâsa et de Bhâskara; des frag- ments moraux, attribués naïvement à Ousanas-Soucra, ré- gent céleste de la planète de Vénus ; enfin des productions toutes modernes, quelquefois même inspirées par l'esprit chrétien, roulant par exemple sur l'enfance du Christ, sur la vie de saint Paul et sur d'autres sujets analogues. Pour le coup, nous sommes bien éloignés des Védas.

��II

��Nous remontons vers les temps antiques à propos des apo- logues de l'Inde. Quoiqu'ils soient écrits en prose, nous les classons à la suite des poèmes secondaires, parce que l'ima- gination y a la plus grande part, que l'allégorie y domine et

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