tation, comme un garçon qui n’est pas sûr si, à donner son consentement, il va perdre ou gagner. Mais dis-moi ce que t’a donné grand-père ?
— À qui a-t-il donné ?
— Mais à toi donc !
— Il ne m’a rien donné.
— Eh bien ! il t’a promis quelque chose ; alors c’est comme si tu le tenais. Que t’a-t-il promis ?
— Il ne m’a rien promis. »
Tarass la regarda avec méfiance.
« Pourquoi es-tu donc si contente à présent ? demanda-t-il.
— Moi ?
— Mais oui, toi ?
Elle voulait dire : « Non, je ne suis pas contente ; » mais elle était incapable de mentir, même pour la bonne cause, et ne proféra que ces mots :
« Allons au jardin.
— J’y vais, répondit Tarass avec un regard maussade.
— Trouverons-nous beaucoup de fraises ? demanda Maroussia.
— J’en trouve quand j’en cherche, moi, répondit Tarass avec un peu de hauteur.
— Je tâcherai d’en trouver aussi. Crois-tu que j’en trouve ?
— Cela se peut. Ce n’est pas difficile, au reste. Vraie besogne de petite fille ! S’il s’agissait de prendre