Page:Stendhal - Lamiel, 1928, éd. Martineau.djvu/339

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Miossens s’était brouillée dès longtemps avec les médecins de Rouen. Toutes les fois que Sansfin piqué avait prétendu être occupé, la duchesse avait été obligée d’envoyer chercher son médecin de Paris. Ce médecin savant était rempli d’amour-propre et se fût cru déshonoré de chercher à être amusant, il affectait le ton d’oracle, le ton d’un homme qui parle d’une chose d’un aussi grave intérêt que la vie d’un être humain. Ce ton que ce médecin n’avait adopté que depuis que ses recettes avaient atteint cent mille francs par an avait paru assommant à la duchesse.

Après ses jours d’humeur, elle avait conclu en discutant avec Mlle Lambert, sa femme de chambre favorite et en couvrant Sansfin des épithètes les plus humiliantes, avilissantes, qu’il fallait ménager le petit bossu jacobin.

L’imprudence sans bornes et la vanité infinie de Sansfin quand il apprend d’une sous-femme de chambre qui faisait le [1] Mlle Lambert, et il apprit de la langue bien pendue de Mlle Janvial, la sous-femme de chambre, tout ce que Madame avait dit sur son compte.

Sansfin qui accablé dans sa petite jeunesse par les outrages du monde, ne brillait

  1. Mot illisible.