une bonne tête aux personnages, plus est grand le désespoir.
Il y a des passions cependant dont on peut admettre l’extrême malheur sur le théâtre comique, d’autres dont on peut admettre seulement le malheur en un certain degré.
L’avarice — on y voit avec plaisir l’extrême malheur de l’avarice dans Harpagon, on y verrait avec horreur l’extrême malheur de l’amour dans Othello qui a poignardé sa maîtresse. Mais je crois que les malheurs passagers d’un amour chaud, et venant à bien, dans Charles seront vus avec plaisir.
L’extrême malheur de la vanité serait vu avec plaisir, pourvu que le vaniteux couvert de ridicule ne se brulât pas la cervelle.
L’imagination[1] augmente la pitié. Lors que ceux qui vous écoutent n’ont pas cette faculté, il faut y suppléer en détaillant. Il faut donc lorsqu’on veut plaire à un public étudier à quel point il a cette faculté. Étudier à quel point l’ont mes
- ↑ Je retrouve ce principe (que j’avais trouvé l’an XI) dans le 197 ou 200e numéro de la Bibliothèque britannique. Pi. Prévôt donnant l’extrait d’un ouvrage sur les sentiments moraux de Dugald-Stewart ; très bon article.