Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/275

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
274
pensées

h. Plaisanterie.[1]

Dire finement une vérité agréable à la personne à qui vous parlez. Elle a deux conceptions agréables à la fois. La première qui donne le sourire de satisfaction, est la vérité agréable ; la deuxième qui flatte la vanité fait rire proprement.

La satisfaction des passions en général, ou autrement :

La vue du bonheur donne le sourire de satisfaction, il faut que cette vue soit soudaine pour produire ce sourire.

La satisfaction de la vanité en particulier produit le rire.

La finesse gâte certaines vérités. Je crois qu’on en voit des exemples dans Fontenelle.

La finesse fait tout le prix de certaines autres.

Le commerce avec des gens au-dessus de soi (commerce amené par la monarchie, et peut-être inconnu dans les républiques. Dans la république romaine

  1. Ces pensées dont les premières ont été écrites le 26 messidor XII [15 juillet, 1804] sont extraites du tome 7 des manuscrits de Grenoble réunis sous la cote R. 5896.

    N. D. L. É.