Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une barque et je vais à Belgirate, à un quart d’heure des îles ; j’y trouve ma calèche, et je passe le Simplon comme un enfant.


Genève, 2 août. — À Genève j’ai été réveillé par les ridicules de la liberté. Est-ce qu’ils n’ont pas fait dire à M. Roum, un des membres célèbres du parlement d’Angleterre qui discutait dans les sociétés la liberté de la presse dont les journaux de France étaient pleins, qu’il ferait bien de se modérer ? Les termes de l’Avertisseur officiel étaient ce que j’ai vu de mieux depuis la déclaration de feu Tartufe.

3 août. — La pruderie des femmes est un article incroyable à force de ridicule et d’ennui. J’ai remarqué qu’elles disent exactement la même chose à chacun des étrangers qu’on leur présente. Être aimables pour elles, c’est répéter la formule d’amabilité que leur a montrée leur bonne : rien ne peut les faire sortir de ce cercle ; elles croiraient manquer à la vertu. Ainsi, vivacité, naturel, aperçus nouveaux, laisser-aller, qui font le charme de la